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L’arbre et « le coup de foudre » ! Pour une reconstruction en profondeur de notre civilisation

Article publié le 12 juin 2013 par Pour l'Unité dans Chronique @

Rien n’est perdu de ce qui a été entrepris à la suite de ce mouvement contre la légalisation du mariage homosexuel avec l’adoption d’enfants. Il était nécessaire qu’un vaste et profond courant d’opinion populaire, spontané, sortant des schémas intellectuels dominants et des clivages politiques habituels, se lève pour hurler son incompréhension devant une telle déconstruction de l’ordre naturel des choses, proteste contre cette atteinte à la plus élémentaire écologie humaine et contribue à nous faire sortir de la léthargie intellectuelle, spirituelle et morale dans laquelle nous nous enferrons depuis 68. Car au-delà de ce combat contre ce qui est devenu une loi (sachant qu’il est utile de rappeler que ce qui est légal n’est pas forcément moral, bien ou bon), c’est tout une reconstruction de notre société qui devra se faire pour l’avenir sous des formes que nous ne connaissons pas encore (le discours du groupe des Veilleurs, dimanche 26 mai, à la Manif Pour Tous, était d’ailleurs très intéressant sur ce point). Cet aiguillon, permis par Dieu, a été salutaire pour générer cette prise de conscience. Ce mouvement ne pourra certainement pas être arrêté. La graine germera au temps voulu !

L’arbre, autrement dit, la société, a été atteint par la foudre, un terrible « coup de foudre » qui lui aura été fatal cette fois-ci, et il aura fallu du temps pour qu’un bon nombre de nos concitoyens finissent par s’en rendre compte au point de se dire qu’il y a quand même quelque chose d’insensé dans tout cela qui génère la confusion. Certes, jusqu’ici des rejetons poussaient çà et là sur le tronc, mais sans espoir de faire refleurir l’arbre car le tronc ne laisse plus guère la sève monter dans les branches. L’arbre est bel et bien mort ! Il faudra donc le déraciner et en planter un autre en l’entourant de tous les soins afin qu’il pousse droit et donne un beau et large feuillage et de bons fruits. Cela risque de prendre du temps car le mal est plus profond que prévu.

À la suite de cette image du sinistre « coup de foudre », et de ce que nous avons vécu, je ne résiste pas au plaisir de vous inviter à réfléchir à deux citations de l’Écriture Sainte :

Psaume 80 (traduction version AELF) :

09     Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ; vas-tu m’écouter, Israël ?

10     Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux, tu ne serviras aucun dieu étranger.

11     C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait monter de la terre d’Égypte ! Ouvre ta bouche, moi, je l’emplirai.

12     Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix, Israël n’a pas voulu de moi.

13     Je l’ai livré à son cœur endurci : qu’il aille et suive ses vues !

14     Ah ! Si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins !

15     Aussitôt j’humilierais ses ennemis, contre ses oppresseurs je tournerais ma main.

16     Mes adversaires s’abaisseraient devant lui ; tel serait leur sort à jamais !

17     Je le nourrirais de la fleur du froment, je te rassasierais avec le miel du rocher !

2 Timothée 4, 3-4 (traduction version AELF) :

03     Un temps viendra où l’on ne supportera plus l’enseignement solide ; mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau. 04 Ils refuseront d’entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques.

Quel rapport ces textes de l’Ancien et du Nouveau Testament avec notre situation actuelle ? Remplaçons « Israël » par « France », et « servir un dieu étranger » par « servir les dieux ambiants » auxquels chacun de nous fait plus ou moins allégeance (amour désordonné de sa personne et de ses libres expériences en tout domaine pour satisfaire ses envies et une soif de jouissance inassouvie ; amour désordonné du pouvoir, de l’argent, du sexe, etc.), nous voyons alors que le psaume 80 parle de nous au niveau personnel et national. Comprenons bien que, tous, nous avons besoin d’entrer dans une réelle démarche de conversion (se tourner vers Dieu humblement), en premier les catholiques et tous ceux qui se revendiquent de la foi chrétienne, autrement Dieu nous laissera nous enferrer dans nos désirs délirants (« qu’il aille et suive ses vues »). Il a un profond respect de notre liberté ! Or cette liberté mal gérée mène naturellement à ce que saint Paul dit à Timothée, où, après avoir rejeté Dieu, apparaît la « démangeaison d’entendre du nouveau », à savoir, aujourd’hui le mariage homo, demain la GPA et la PMA, après-demain la théorie du genre, le clonage, l’euthanasie, et puis ensuite la suppression du « mariage » (mot et type d’union à trop forte connotation religieuse) pour créer un unique contrat d’union à 2 ou plus si affinités (légalisant ainsi la polygamie et la polyandrie), etc. Et nous pourrons pleurer sur ce que nous aurons semé. Il n’y a qu’à constater les dégâts actuels d’une société qui se dit moderne sur ces sujets, et tout le mal être, tant économique que psychique et spirituel que cela peut engendrer chez nos contemporains.

En matière de « récits mythologiques », nous ne sommes pas en reste avec cette niaiserie de faire croire à un enfant que sa filiation naturelle est d’être né de deux hommes ou de deux femmes ! C’est bien l’illustration moderne et concrète d’un récit mythologique qui a le pouvoir d’anesthésier le discernement.

On pourrait croire mon propos alarmiste et exagéré. Il est réaliste si j’en crois les déclarations de ceux qui veulent clairement détruire la civilisation judéo-chrétienne : « Toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église. Non pas seulement l’Église catholique, mais toute Église et toute orthodoxie. Déisme humain, humanisation de Jésus, religion sans dogme ni autorité ni Église, toute l’opération de la laïcité consiste à ne pas abandonner l’idéal, l’infini, la justice et l’amour, le divin, mais à les reconduire dans le fini sous l’espèce d’une exigence et d’une tâche à la fois intellectuelles, morales et politiques. » (Vincent Peillon, La Révolution n’est pas terminée, Éd. Seuil 2008, p. 277). L’auteur montre au passage qu’il a bien compris le rôle et la mission de l’Église, « accomplissement total du Christ » (Éph. 1, 23). Nous, chrétiens, nous pensons que l’humanité vient de Dieu et retourne à Dieu, commencement et fin de toute chose : « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (Apocalypse 22, 13), autrement, c’est le chaos et la chienlit. C’est pourquoi, j’insiste à nouveau dans cette chronique pour dire qu’il est important d’avoir à l’esprit ce sens eschatologique de l’histoire : la lutte finale contre Satan et les forces du mal qui veulent que la race humaine renie Dieu dans un orgueil fou en se considérant son égal. Sinon, et pour en revenir à nos sujets de société, nous serons amenés à considérer que toutes ces lois sont un progrès inéluctable pour vivre dans une société moderne, que c’est le « vent de l’histoire ». Combien cette expression est fausse, comme si l’homme ne pouvait pas agir sur sa destinée et devait se laisser guider par des forces et des idées dites de progrès toujours bonnes pour lui, décidées par on ne sait qui, ou plutôt, si, par des lobbies qui ne se gênent pas pour influencer la société dans un sens anti chrétien et marteler ce message dans nos têtes.

Le psalmiste et Paul nous ont prévenus. Alors, pour éviter des démangeaisons cérébrales… et des maux de tête, un seul remède : vivre pleinement en Dieu qui est vie, joie et bonheur, et se reconnaître humblement pécheur et confiant en sa miséricorde infinie. Ce n’est certes pas à la mode, mais c’est vrai et ça fait un bien fou. J’en témoigne sans détour. Attention, notre adversaire est coriace car il n’est pas fait de chair et de sang (v. Éph 6, 10-12). Qu’on se le dise !                                                      

Mahrien