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Notre-Dame et la préfecture de police

Article publié le 11 octobre 2019 par Pour l'Unité dans Chronique @

Le spirituel et le temporel meurtris. Quel signe y voir ?

Il y a un peu plus de six mois, la cathédrale Notre-Dame de Paris brûlait. Nous ne savons rien ou si peu sur les circonstances de cet incendie : criminel ou non ? Mystère ! Quoi qu’il en soit, le cœur de la catholicité française a été touché, car même si l’archevêque de Lyon est le Primat des Gaules, aujourd’hui, symboliquement, le cœur de l’Église en France est à Paris. D’une certaine manière, c’est ainsi le « Saint des Saints » des églises de notre pays qui s’effondre  puisque le culte ne peut plus y être célébré. Les cérémonies sont reportées sur deux autres églises parisiennes. Une précédente chronique @ a traité de la symbolique très forte de cet incendie. www.pourlunite.com/symbole-en-cette-semaine-sainte/ Heureusement, il n’y a eu ni blessé ni mort à Notre-Dame de Paris.

Six mois plus tard, bien plus grave et redoutable a été l’attentat terroriste contre 5 policiers de la préfecture de police dont 4 sont morts et 1 a été grièvement blessé. Un vrai Judas a frappé les siens. Le « saint des saints » des institutions régaliennes du ministère de l’intérieur est très durement touché en plein cœur. Toute institution est vulnérable si la vigilance s’affaiblit.

Notre-Dame et la préfecture de police se font face sur l’Île de la Cité. Le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel chargés d’assurer chacun en leur domaine la paix de l’âme et la paix civile ont été gravement meurtris. La France est touchée deux fois en son cœur. C’est tout un symbole que ces deux événements à quelques mètres de distance.

Est-ce aussi un signe que la France doit se reprendre en ces deux domaines et que l’état de lente dégradation des relations humaines, et disons-le, de décadence, atteint un seuil d’alerte très inquiétant ?

Une leçon est à tirer de tout événement dramatique : c’est parfois le seul moyen de réveiller les consciences, car dans la douleur l’homme redevient humble, se rend compte de la fragilité de sa vie et que l’essentiel n’est peut-être pas dans l’accumulation de biens et de jouissances terrestres sans lendemain. Il comprend alors ce qui a failli, se reprend en conséquence et peut comprendre le vrai sens de la vie et entrevoir Dieu. Mais même parfois dans la douleur, l’homme peut aussi s’obstiner dans son orgueil et a beau voir, il ne voit rien, a beau entendre, il n’entend rien et finalement ne comprend rien (cf. Matthieu 13, 10-17). Sa chute sera complète et redoutable si cette attitude intérieure persiste. La conversion est donc nécessaire et urgente pour tout un chacun. Elle attirera naturellement en abondance la miséricorde de Dieu et la concorde pour notre pays car il ne faut pas oublier ces deux grandes lois spirituelles : tout ce que nous faisons de bien rejaillit en bien sur le monde entier, et Dieu nous comble au-delà de ce que nous pouvons demander et imaginer quand nous le cherchons avec un cœur droit (cf. Éphésiens 3, 19-20).

Mahrien