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La P’tite revue n°29 (octobre 2022)

Article publié le 7 octobre 2022 par Pour l'Unité dans P'tite revue

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Le mot du président

L’esprit du monde et la peur de l’avenir…        
                          Ou le bonheur de vivre de l’Esprit du Christ ?

Chers amis,

Il est triste de voir combien de nos contemporains, et particulièrement des jeunes, vivent de l’esprit du monde (cf. 1 Jn 2, 15-17). Sans évangélisation de notre part, ils ne pourront pas comprendre l’Esprit de Vérité qui s’oppose fondamentalement à l’esprit du monde. Qui plus est, dans le contexte actuel, je remarque chez eux une forte peur de l’avenir, alors que, paradoxalement, toutes les facilités de la vie moderne devraient les combler de satisfactions en tout genre. Mais la désespérance fait son œuvre : « En effet, ceux qui se conforment à la chair tendent vers ce qui est charnel ; ceux qui se conforment à l’Esprit tendent vers ce qui est spirituel ; et la chair tend vers la mort, mais l’Esprit tend vers la vie et la paix. » (Rm 8, 5-6)

Certes, il y aurait de quoi angoisser avec tout ce déversement à longueur de journée d’informations plus négatives les unes que les autres, et ce depuis bien avant la crise sanitaire. Que n’entend-on pas, ne voit-on pas, ne lit-on pas concernant des catastrophes annoncées : guerre contre le virus avec ses vagues ininterrompues et dévastatrices ; nouveaux virus à venir ; promesse d’une apocalypse de tous les diables en raison du dérèglement climatique – qui ne serait souvent que le fait de l’activité humaine – laissant penser que dans quelques années la vie n’aura plus cours sur la Terre ; hiver redoutable à craindre avec les problèmes d’approvisionnement en gaz et en électricité ; pénuries à venir en tout genre, les pires soi-disant depuis de nombreuses décennies ; annonce de la réduction de la population sur la Terre, idée insufflée par les tenants du malthusianisme, qui affirment que notre belle planète est surpeuplée. Tout cela est d’un pessimisme mortifère !

Par ailleurs ce matraquage incessant semble être asséné avec une volonté effrénée de culpabilisation de tous. Cela amplifie inévitablement cette peur et réduit d’autant les capacités de réflexion de tout un chacun pour prendre le recul nécessaire et vérifier la réalité de ces informations. Enfin, la perte du sens de Dieu – du moins en Occident – et par contrecoup le développement du paganisme avec sa vision matérialiste, niant toute transcendance et vie après la mort, alimentent cette peur, telle une caisse de résonance.

Des personnes, pour « ne pas polluer la planète et donc la sauver » décident aujourd’hui de ne pas avoir d’enfants. Certaines vont même jusqu’à se faire stériliser, l’annonçant fièrement comme s’il s’agissait d’une œuvre de salut public. C’est bien cela l’esprit du monde, qui, de surcroît, trouve cette attitude altruiste… C’est une dégénérescence de l’esprit qui ne peut être inspirée que par l’Ennemi du genre humain, lequel veut faire sombrer l’humanité entière dans le chaos. Tout ceci engendre de l’égoïsme et participe à n’en pas douter au refroidissement de la charité sur la Terre (cf. Mt 24, 12).

En tant que fils et filles de l’Église catholique, nous n’avons pas le droit de céder à cette peur et à cette désespérance qu’entretiennent les faux prophètes (cf. Mt 24, 11). De fait, où, dans La Bible, voit-on le Peuple de Dieu céder à cette peur ? Lorsqu’il s’éloigne de la loi de Dieu, et non quand il répond sincèrement à cet amour dans la confiance et la « crainte » de Dieu (au sens de profond respect filial), qui est l’un des sept dons du Saint-Esprit. Et nous savons que Dieu soutient alors sa créature quels que soient les dangers et difficultés à venir. La Providence divine conduit avec amour l’homme qui espère en Dieu : « nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa  main » (Ps 94, 7). V. aussi Ps 22 et CEC,  nn. 301 et 304.

Nous, Chrétiens, ne sommes pas sous l’emprise de la chair (ni de la peur), mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en nous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas (cf. Rm 8, 9). Il nous revient donc de travailler plus ardemment à l’évangélisation du monde avec foi et ardeur pour lui faire connaître le bonheur de vivre de l’Esprit du Christ. 

Vincent Terrenoir