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Le sens de notre baptême (1)

Article publié le 26 janvier 2016 par Vincent TERRENOIR dans Billets spirituels

Et si, en cette année jubilaire de la Miséricorde,

on en profitait pour approfondir le sens de notre baptême ?

 

Nous commencerons, dans le cadre de cette année jubilaire centrée sur le Pardon, une série de catéchèses sur la signification du baptême, puisque ce dernier est la toute première expression de la Miséricorde divine à notre égard.

 

Le baptême aujourd’hui

 

Pour ceux qui connaissent déjà le sens du baptême, vous aurez alors l’occasion de rafraîchir vos connaissances et de réfléchir à nouveau sur ce premier sacrement et sa relation avec la volonté salvifique de Dieu. Qu’est-ce qui s’est réellement passé le jour où vous avez été baptisés ? Quelle fut la conséquence de votre baptême ? Est-ce un événement du passé dont on n’a plus besoin de parler aujourd’hui parce que c’est chose faite ou, au contraire, doit-on en souligner la pertinence quotidienne ?

 

Un sacrement d’union

 

Pour cette première catéchèse, je vais aborder le sujet du baptême en utilisant la définition suivante. Il s’agit d’une définition qui se limite à une seule phrase. Qu’est-ce que le baptême ? Le baptême est un sacrement d’union. Si on veut exprimer cette réalité d’une autre façon, on peut dire que le baptême est une alliance dans laquelle deux personnes se sont attachées l’une à l’autre par une union spirituelle. Pour le moment, j’aimerais que nous accordions une attention toute particulière au mot ‘union’.

 

En effet, nous pouvons illustrer cette définition du baptême en le comparant au mariage. Il y a quelque chose de merveilleux qui découle du baptême. Par l’expérience du baptême, le croyant s’engage dans une alliance où il est uni avec le Christ. On n’a qu’à penser au mariage. Lorsqu’un homme et une femme se marient, nous comprenons qu’ils se sont engagés dans une alliance avec tous les privilèges et les obligations qui se rattachent à l’union conjugale.

 

Cette comparaison du baptême au mariage ne provient pas de mes propres théories. Il y a un fondement biblique solide qui vient supporter ce parallèle. Laissez-moi vous citer quelques versets.

 

Unis au Seigneur

 

En 1 Corinthiens 6, 17, nous lisons : « Celui qui s’unit au Seigneur est un même esprit avec lui. » Réfléchissons soigneusement à ces mots. Celui qui s’unit spirituellement au Seigneur devient comme une seule personne avec lui. La personne qui s’unit au Seigneur expérimente une union dans laquelle elle devient spirituellement un avec Jésus, un peu comme l’union qui s’établit entre le mari et la femme au sein de laquelle le couple devient une seule chair (Genèse 2, 24). Cette union avec le Christ s’est déjà produite si vous êtes un chrétien. Est-ce que vous savez à quand remonte cette union ? De manière officielle, sacramentelle, vous vous êtes attachés, unis, au Seigneur à l’occasion de votre baptême.

 

Le verbe ‘unir’ que nous retrouvons dans ce passage, …celui qui s’unit au Seigneur…, est exactement le même mot grec qui est utilisé en Matthieu 19, 5 où l’Apôtre fait spécifiquement référence à l’union du mariage. Dans ce verset, nous lisons la phrase suivante : …C’est pourquoi, l’homme laissera son père et sa mère et s’attachera à sa femme ; et les deux seront une seule chair. Nous avons ici un verset qui se rapporte à l’union d’un homme et d’une femme dans le mariage. Et Paul reprend le même mot grec ‘unir’ en 1 Corinthiens 6, 17 quand il nous parle de l’union du croyant à Jésus. En Romains 6, 5, il est écrit que par le baptême, nous nous sommes unis à Jésus-Christ en partageant sa mort. Lisons ce passage, Romains 6, 4-5. Au verset 4, Paul écrit : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en relation avec sa mort… » Puis au verset 5, nous lisons : « Car si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne… » Ainsi, par le baptême, nous avons été ensevelis avec Christ. Et dans cette mort avec le Christ, nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne. Commencez-vous à voir en quoi le baptême constitue un sacrement d’union ?

 

Regardons un autre passage. Je vous propose la lettre de Paul aux Éphésiens 5, 21-33. Il s’agit d’un passage qui a rapport au mariage. Ce passage est d’ailleurs très fréquemment récité lors des mariages. Vous vous souviendrez que Paul écrit : « Femmes, soyez soumises à vos propres maris comme au Seigneur, et Maris, aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ est le chef de l’Église… » Puis tout à coup, au beau milieu de ce passage qui a pour objet le mariage, nous observons que Paul introduit le sujet du baptême. Ainsi au verset 26, nous lisons, « afin de la rendre sainte (l’Église) en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole ».

 

Donc, en plein milieu de ce passage sur l’union conjugale, nous remarquons que Paul fait mention du baptême. Et puis, cinq versets plus loin, au verset 31, nous retrouvons mot pour mot le même verset que nous avions lu en Mt 19, 5, C’est pourquoi, l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme ; et les deux seront une seule chair.

 

Par ailleurs, il y a dans la Bible plusieurs passages qui présentent Jésus comme étant l’Époux de l’Église. Par exemple, nous voyons que dans sa 2e lettre aux Corinthiens, Paul dit : « Parce que je vous ai fiancés à un époux unique, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure. L’Église a un mari : Jésus-Christ. Par conséquent, tous les croyants qui appartiennent à l’Église ont été individuellement unis à Christ.

 

Nous voyons donc que la Bible utilise à maintes et maintes reprises le thème du mariage pour illustrer l’union du croyant à son Seigneur. Et un des aspects de cette union s’exprime par le baptême.

 

Comparaison du baptême au mariage

 

Continuons à approfondir notre étude du baptême et regardons de plus près cette comparaison entre l’union matrimoniale et celle qui s’établit entre le Christ et son disciple dans le baptême.

 

Tout d’abord, nous pouvons affirmer sans problème que deux personnes s’engagent l’une envers l’autre dans le mariage parce qu’il existe un amour mutuel au sein de ce couple. De la même façon, nous nous engageons à suivre Jésus parce que nous l’aimons et parce que nous voulons répondre à l’amour qu’il éprouve pour nous. Mais on ne se marie pas avec quelqu’un à la légère. Vous devez éprouver un profond amour pour cette personne au point de consentir à partager de façon exclusive votre vie entière avec cette femme ou cet homme. Nous pouvons certainement dire la même chose des chrétiens dans leur relation avec Jésus. On ne s’engage pas dans une union spirituelle avec Jésus pour la simple raison que sa personnalité nous plait. Nous l’aimons plus que toute autre personne au monde et nous voulons nous lier à lui dans une vie commune pour l’éternité.

 

Le baptême, tout comme le mariage, est une proclamation. Par le baptême, nous faisons une déclaration publique d’amour. Je veux manifester à l’Église du Ciel et de la terre, par ce geste, que j’aime cette personne. Je déclare devant toutes les créatures que Dieu a appelées à l’existence, que j’ai lié ma vie à celle de Jésus. Nous sommes maintenant spirituellement unis.

 

Un tel engagement provoque nécessairement d’importants changements. On doit réaliser qu’en unissant notre vie à celle du Christ, nous devons également nous engager à briser les liens qui nous ramèneraient à notre ancienne façon de vivre. Ceci est vrai pour tout mariage humain. Lorsque vous vous mariez, vous devez vous attendre à ce que votre vie ne se déroule plus de la même façon. Vous passez d’une vie de célibataire à une vie commune. Vous devez maintenant tenir compte de la présence constante d’une autre personne qui a accès à toutes les facettes de votre vie. Votre époux ou épouse a son mot à dire dans tout ce que vous faites et tout ce que vous décidez. Ainsi, lorsqu’on se fait baptiser, nous déclarons que nous nous sommes détachés de notre ancienne vie de péché. Dieu brise alors les liens qui me gardaient captif du péché et de celui que Jésus appelle le Prince de ce monde : Satan. Désormais ma vie se fait avec Jésus-Christ en toute intimité et dans la sainteté.

 

• Père Jérôme Monribot

Janvier 2016